Du Scoring à la Stratégie : Une Nouvelle Ère du Risque Cyber

De notre série de publications : Scan is the Limit Épisode 1 –
La cybersécurité a longtemps été un enjeu de visibilité : savoir quelles sont les menaces, où se situent les vulnérabilités et comment opèrent les attaquants. Les outils de scan externes (external scanning) sont devenus un standard de l’industrie, offrant aux entreprises des évaluations rapides de leur exposition cyber externe. Des éditeurs tels que Bitsight, Security Scorecard, Cysmo et d’autres ont su imposer sur le marché leurs solutions pour évaluer la posture de sécurité, rendant l’évaluation du risque cyber plus accessible et standardisée. Leur succès et leur empreinte soulignent le besoin crucial de visibilité et de benchmark. Aujourd’hui, les scans externes dits « outside-in » sont au cœur des préoccupations de toute entreprise ou assureur souhaitant obtenir un instantané de la posture de risque cyber pour orienter ses décisions.
Cependant, la cybersécurité devient un sujet stratégique pour les dirigeants impliqués dans la gouvernance et les processus décisionnels et exige donc plus que des informations de surface. Pour prendre des décisions éclairées et basées sur des données, les entreprises et les assureurs ont besoin d’une approche plus approfondie et dynamique—une approche qui relie la maturité cyber globale à l’impact financier. C’est alors qu’intervient la quantification du risque cyber (CRQ), qui vise à combler l’écart entre l’exhaustivité des évaluations qualitatives et l’opérationnalité des indicateurs de risque cyber. Pourtant, malgré son potentiel, la CRQ n’a pas toujours été perçue comme une commodité. Elle peut sembler complexe et difficile à implémenter et interpréter. Le défi est maintenant de démontrer sa valeur et sa praticité de manière claire et exploitable.
Cyber Rating 1.0 : Les limites du Scan Externe traditionnel
Les solutions de scan externe ont révolutionné la cybersécurité en facilitant l’évaluation de l’empreinte externe d’une organisation. Les notations de sécurité offrent un instantané de l’exposition d’une entreprise, souvent sous forme de score ou de lettre. Bien que précieuse, cette approche—le Rating 1.0—présente des limites intrinsèques :
Une Approche Universelle : De nombreux modèles de notation appliquent une échelle unique, sans prendre en compte le renseignement sur les menaces cyber, les risques spécifiques à un secteur ou les contextes métier.
Impossible de Comparer un A à un B : De nombreuses décisions exigent de savoir si une « entité à haut risque » est deux ou trois fois plus critique qu’une « entité à risque moyen », ou encore de choisir entre plusieurs prospects notés B.
Peu Corrélé à la Maturité Globale : Un bon score de sécurité externe, souvent au centre des préoccupations des RSSI, ne garantit pas qu’une entreprise est résiliente face aux menaces. La posture interne et les dépendances opérationnelles comptent.
Une Vision Incomplète : Les notations traditionnelles évaluent principalement les vulnérabilités techniques, négligeant les conséquences financières et les expositions stratégiques.
Des Décisions Binaire : Elles offrent une vision binaire du risque, forçant les organisations à faire des choix « oui/non » dépourvus de nuances.
Une Vision Isolée : Les notations évaluent souvent les entreprises de manière isolée, sans considérer leur rôle dans une chaîne d’approvisionnement ou un écosystème industriel.
Approche « Clean Room » : Les outils de scan externe opèrent d’un point de vue extérieur, émettant des hypothèses sans accès aux contrôles internes ni aux mesures compensatoires.
Cyber Rating 2.0 : L’Avenir de la Quantification du Risque Cyber
Pour dépasser les limites des notations traditionnelles, les organisations ont besoin d’une nouvelle approche—le Rating 2.0. Ce modèle de nouvelle génération intègre cybersécurité et gestion du risque financier, brise les silos et permet de quantifier les menaces cyber en termes économiques. La clé pour libérer la valeur perçue de la Cyber Risk Quantification est de la rendre plus accessible, en montrant comment elle peut fournir des insights clairs et exploitables, et non une couche de complexité supplémentaire. Voici comment :
Scénarios Réels : Les risques cyber sont dynamiques. Un système de notation doit évoluer avec les menaces émergentes, en s’adaptant aux nouveaux vecteurs d’attaque, aux schémas de victimologie et aux réalités business.
La Dimension Financière : La cybersécurité n’est plus seulement une affaire IT—c’est une question financière. La CRQ traduit les risques techniques en impacts monétaires, permettant aux dirigeants et aux assureurs de prendre des décisions financières éclairées.
Vision Complète : La résilience cyber véritable exige d’évaluer à la fois les expositions externes et les mesures de sécurité internes, en combinant les insights techniques avec le contexte métier.
Approche Résolutive : Une approche de quantification du risque ne doit pas seulement signaler un problème—elle doit donner des indications sur comment le résoudre et quel sera le retour sur investissement en sécurité.
Interconnexion : La nature interconnectée du risque cyber signifie que les notations isolées passent à côté des vulnérabilités systémiques. La CRQ prend en compte l’accumulation de risque dans les chaînes d’approvisionnement et les écosystèmes économiques (exemple : un portefeuille d’assurés).
Combiner Scan Externe et Évaluation Holistique du Risque Cyber
La méthode d’évaluation du risque de Citalid est complète, intégrant plusieurs sources d’analyse du risque cyber :
- Scans externes pour les signaux faibles, la détection technologique et les benchmarks.
- Questionnaires pour capter la gouvernance et les spécificités cybersécurité métier.
- Traitement de documents assisté par LLM – permettant l’exploitation d’informations non structurées pour maximiser l’efficacité.
- Connecteurs internes (environnements cloud) pour une surveillance de sécurité en temps réel.
- Abaques de pertes financières pour contextualiser le risque en termes monétaires.
Si les scans externes permettent une évaluation scalable, automatique et dynamique, ils ne suffisent pas à eux seuls. En les intégrant à d’autres sources de données sur le risque cyber, Citalid offre une vision plus complète de l’exposition d’une organisation.
Le Rôle des Questionnaires dans l’Évaluation du Risque Cyber
Les questionnaires jouent un rôle crucial dans la capture de la maturité de sécurité interne et des pratiques de gouvernance—des éléments que les scans externes ne peuvent pas évaluer. Ces insights sont essentiels pour identifier des faiblesses qui pourraient autrement passer inaperçues. Prenons l’exemple d’un RSSI qui aurait obtenu de bons résultats de scan externe révélant une certaine maturité cyber, pourrait tout autant fournir des réponses à un questionnaire de sécurité qui révèlerait une maturité de défense assez faible. L’analyse de risque de Citalid a permis de révéler ces écarts, menant à une évaluation plus juste de la posture cybersécurité de l’entreprise.
De l’Évaluation à la Notation : Le Rôle de Citalid
Chez Citalid, nous pensons que le risque cyber doit être mesuré comme un risque financier. Tout comme les agences de notation évaluent la solvabilité, nous proposons une approche dynamique, fondée sur le renseignement des cyber menaces, de la quantification du risque cyber. Nous reconnaissons toutefois que la CRQ doit être présentée de manière accessible et exploitable. Notre plateforme va au-delà des scores de sécurité statiques pour offrir des insights dynamiques, reliant cybersécurité et finance. En combinant le scan externe avec la quantification financière du risque, nous permettons aux organisations de :
- Comprendre l’impact financier des menaces cyber
- Prendre des décisions d’investissement cybersécurité et assurance basées sur les données
- Aligner la stratégie sécurité sur la gestion du risque métier
- Fournir aux assureurs des modèles de tarification ajustés au risque
- Assurer la transparence dans la chaîne de valeur cyber pour comprendre et faire confiance aux résultats
Cette approche aide les organisations à optimiser leurs décisions d’investissement, à modéliser leurs feuilles de route en sécurité et assurance, à évaluer les ROI, et à calibrer leurs budgets. Dans un cas concret, l’un de nos client a utilisé les indicateurs issus de notre plateforme de CRQ pour justifier des investissements en cybersécurité après qu’un changement de direction ait menacé de réduire les budgets. En quantifiant le coût de l’inaction, il a réussi à sécuriser les financements pour des initiatives critiques.
A Venir : Une Série sur la Financiarisation du Risque Cyber
Cette publication de fond n’est qu’un début. Dans les semaines à venir, nous explorerons en détail :
- La Financiarisation du Risque Cyber : Pourquoi la cybersécurité doit être traitée comme un enjeu économique, et non seulement technique.
- Au-delà des Notations : Comment l’Agrégation du Risque Cyber Change la Donne : Exploration du rôle des risques interconnectés et des vulnérabilités systémiques.
- CRQ Actionnable : Prendre des Décisions Cybersécurité Qui Comptent : Une plongée dans la manière de transformer les données de risque cyber en actions stratégiques.
L’industrie de la cybersécurité est à un tournant. Le scan externe reste un composant essentiel, mais il doit faire partie d’un écosystème plus large connectant insights sécurité et décisions financières. Avec la quantification du risque cyber, Scan is the Limit—mais la résilience cyber véritable va bien au-delà.